Le Président Bush est unanimement condamné en France pour son refus de ratifier le traité de Kyoto. De Jacques Chirac au moindre journaliste en passant par l’ensemble du personnel politique toutes les voix qui peuvent s’exprimer publiquement dans notre pays fustigent une attitude prétendument si irresponsable. Comme si le réchauffement planétaire était un fait scientifiquement prouvé ne pouvant être attribué qu’à l’intervention humaine. Aucun débat n’existe sur ce sujet. Aucune opinion discordante ne se fait entendre.
Etonnant silence. Inquiétante unanimité. Comme le montrent les enquêtes d'opinion conduites par le Max Planck Institut für Meteorologie en Allemagne ou l'American Meteorological Society, dans leur majorité, les spécialistes du climat ne sont certains ni que la planète se réchauffe, ni qu'un éventuel réchauffement puisse être attribué à un effet de serre ni que, s’il se produisait, il aurait des conséquences catastrophiques (ou même défavorables). De telles opinions ont d’ailleurs conduit dix-neuf mille savants américains à signer une pétition rédigée par un ancien président de leur Académie des sciences et demandant au Président des Etats-Unis de ne pas signer les accords de Kyoto.
Nous autres français ne méritons-nous pas un débat public ?
Au cours des âges le climat a changé fréquemment et de façon spectaculaire. Les vikings ont pu pratiquer l'agriculture au Groenland alors qu’au dix-septième siècle l'Europe a connu une période de glaciation et de froid intense. François Villon semblait déjà s’inquiéter des changements climatiques lorsqu’il se demandait où son passées les neiges d’antan ? Plus près de nous, en 1995, un " Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat " (GIEC) constitué auprès des Nations Unies a prétendu démontrer que "le climat subit une influence humaine discernable" et que "les gaz à effet de serre provoquent un réchauffement planétaire dangereux" estimé à 1 à 3,5° C à l'horizon de l'an 2100.
De telles conclusions sont contestables. Voici pourquoi :
1. Le GIEC retient des moyennes thermométriques mesurées au sol en en certain nombre de points fixes. Or, depuis le milieu du 19ème siècle que ces moyennes sont calculées certains de ces points, à l’origine en zones rurale, se sont retrouvés en zone urbaine où se manifestent des phénomènes de réchauffement local (il fait plus chaud dans les villes que dans les campagnes qui les entourent).
2. D’après ces moyennes quatre périodes apparaissent : une première, durant jusque vers 1910, pendant laquelle la température moyenne du globe a été stable, une seconde connaissant un réchauffement total de 0,65°C et finissant vers 1945, une troisième de léger refroidissement après et, enfin, une période de réchauffement (de 0,3°C) commencée il y a une vingtaine d'années. D'après les le GIEC cette dernière serait causée par les émissions de gaz carbonique dont il constate une augmentation récente dans l'atmosphère. Mais, il convient de remarquer que le gros du réchauffement enregistré pendant le vingtième siècle se serait produit avant la fin de la seconde guerre mondiale donc avant que se manifeste un prétendu effet de serre.
3. Des relevés thermométriques différents peut-être plus corrects mais disponibles seulement depuis une vingtaine d'années grâce aux satellites et confirmés par les relevés des radiosondes, conduisent à des conclusions opposées puisqu'ils font apparaître un très léger refroidissement de la planète durant la période récente.
4. Pour que la température augmente de 3,5°C au cours du siècle qui commence, le phénomène de réchauffement devrait s’accélérer. C’est ce que prévoient les modèles mathématiques du GIEC. Or, comme ces modèles " expliquent " très mal les observations passées quel crédit peut-on leur accorder s’agissant de l’avenir ?
5. Il n'est pas impossible que si réchauffement il y a, ses origines soient autres que l'effet de serre. Pour certains chercheurs il pourrait s’agir des changements d'activité solaire ou des rayonnements cosmiques. D’autres savants mettent en cause les variations du magnétisme au centre du système solaire.
A la vérité la science des variations du climat et de ses causes n‘en est encore qu’à ses balbutiements. Tenir des conclusions aussi discutables que l’origine humaine d’un hypothétique réchauffement planétaire pour des certitudes est une attitude proche de la superstition. Refuser d’en débattre de l’obscurantisme.
Ah ! Une mauvaise nouvelle pour les écolos. L’hiver dernier a été dans l’hémisphère nord le plus froid depuis vingt ans.
Florin Aftalion
Docteur ès Sciences Physiques
Professeur à l'ESSEC
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GBY.
Saint-Louis.