SAINTS FORUM
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
SAINTS FORUM

God Bless You ...
 
AccueilPortailGalerieRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion

 

 Rock stars pour l' Afrique ?

Aller en bas 
AuteurMessage
Saint-Louis
Guard of The Temple
Guard of The Temple



Nombre de messages : 1612
Localisation : PARIS
Date d'inscription : 21/11/2004

Rock stars pour l' Afrique ? Empty
MessageSujet: Rock stars pour l' Afrique ?   Rock stars pour l' Afrique ? Icon_minitimeVen 2 Sep - 11:26

Citation :
L'école économique des Rock stars n'aidera pas l'Afrique pauvre - par Franklin Cudjoe

Les associations caritatives britanniques ont joint leurs efforts aux voix des plus célèbres stars du rock pour faire pression sur les pays du G 8 afin que la pauvreté de l'Afrique soit reléguée aux oubliettes de l'histoire.

Hélas, si bonnes soient leurs intentions, les refrains des Rock stars ne riment pas véritablement avec le murmure des gens très pauvres qu'ils prétendent aider. Les principes économiques qu'ils prônent sont tout simplement nocifs. Ils oublient les leçons de l'histoire, et accréditent la croyance erronée selon laquelle la pauvreté, la famine et la corruption qui minent l'Afrique pourraient être éradiquées grâce à l'aide étrangère, l'annulation de la dette et autres politiques qui ont déjà échoué en Afrique.

Un des piliers de leur actuelle campagne est la suppression des subventions des nations occidentales à leurs agricultures, un noble objectif qui aiderait réellement l'ensemble des producteurs agricoles à s'insérer dans le commerce mondial. Mais cette proposition n'est pas sans hypocrisie. Les mêmes organisations promeuvent les subventions au sein des pays les plus pauvres (au nom d'un commerce plus "équitable") pour protéger ces derniers des effets de la compétition internationale.

Chris Martin, leader du groupe Cold Play, affirme que les producteurs de volailles, de riz et de tomates du Ghana doivent être protégés contre les importations meilleur marché. Mais le problème des fermiers ghanéens est ailleurs : ils étouffent, tout comme les autres entrepreneurs, par des régimes fiscaux confiscatoires et les coûts élevés du capital, sans oublier notre système inadapté d'affermage des terres générateur de faibles récoltes.

Ni Chris Martin, ni aucune autre des célébrités du Live Aid n'ont évoqué ces problèmes. Ils affirment que le commerce mondial, vendu à l'idéologie libre échangiste, nuit aux pays pauvres et bénéficie à divers groupes d'intérêt des pays riches. La seule solution, selon eux, serait de protéger les intérêts économiques locaux.

Mais si nous bannissons (NdT : ou renchérissons) les importations de riz et de tomates, comment nous nourrirons nous? Le riz est le principal élément de notre alimentation, mais notre production interne ne couvre que 30% de nos besoins.

Subventionner les producteurs locaux revient en outre à réduire le choix des consommateurs. Les ghanéens ont trop souffert de ne disposer que de produits médiocres fabriqués sur place par des industries protégées de toute compétition. Qui peut blâmer les consommateurs qui achèteraient des biens étrangers de meilleure qualité et moins chers ?

Bien au contraire, la coopération internationale aide l'entreprise locale. Des hommes d'affaires ghanéens éclairés ont aidé à la fois les producteurs et les consommateurs du pays, par exemple en conditionnant du riz local avec des emballages importés évitant son pourrissement. De même, d'autres entreprises ghanéennes s'associent avec des italiens pour produire du concentré de tomate vendu sous des marques en Akan, la principale langue du Ghana.

Les barrières protectionnistes en faveur des producteurs locaux impliquent surtout que le commerce inter-africain reste faible, ainsi que les chiffres de l'OMC le montrent. En 2001, la part des flux d'échange vers l'Europe représentait 51.8% du commerce extérieur de l'ensemble des pays d'Afrique, alors que celle des échanges à l'intérieur du continent ne représentait que 7.8%.

Les ONG pro développement détestent les agences internationales telles que le FMI et la Banque Mondiale, et il faut reconnaître que traiter avec ces organisations revient à s'imposer un lourd handicap. Elles ont encouragé nos politiciens à s'engager dans de faux accords de libre échange, où les contrats sont conclus de manière à favoriser leurs partisans avec de grasses contreparties. Ces institutions ont promu des politiques mal conçues mêlant aide étrangère et mauvaises stratégies de développement. Tout Ghanéen sait que ces réformes n'ont abouti à aucun résultat positif, hormis de permettre aux bureaucrates et à leurs amis de s'offrir des Mercedes plaquées or.

Mais ni le FMI, ni la banque mondiale, ne sont l'essentiel du problème. Il tient d'abord à nous autres africains, et particulièrement à nos dirigeants, d'améliorer notre propre bien-être et d'encourager la croissance économique à travers des réformes politiques et institutionnelles.

La solution à toutes nos plaies ne réside ni dans l'aide, ni dans l'abandon de la dette, ni dans le commerce " équitable ". Elle réside dans l'adoption d'institutions qui libèreront l'esprit d'entreprise qui existe dans tous les pays d'Afrique, qui permettront aux africains de commercer les uns avec les autres, et avec le monde entier.

Etablir un système (Ndt : de protection et d'échange) des droit de propriété serait un pas important. Un système légal efficace, transparent et responsable en serait un autre. Combinant le respect de la propriété avec le règne de la loi, de telles réformes encourageraient la création d'entreprise, le commerce, l'innovation, et même la protection de l'environnement parce qu'elles augmenteraient le pouvoir des individus, pas celui des politiciens.

Au fur et à mesure que nos économies se développeraient, les gens pourraient accéder à de meilleurs technologies, à de l'eau plus propre, à de meilleurs sources d'énergie, à de meilleurs soins, à des assurances. Mais il est peu probable d'entendre un tel discours de la part des Rock stars et des associations caritatives.

En continuant de rejeter la faute de notre pauvreté sur l'occident, ces campagnes hautement médiatisées donnent tout simplement à nos propres politiciens des excuses pour repousser des réformes institutionnelles pourtant si indispensables. Les pauvres d'Afrique se porteraient mieux si les Rock stars ne s'occupaient pas de leurs économies.


GBY.
Saint-Louis.
Revenir en haut Aller en bas
http://perso.wanadoo.fr/thesaints
 
Rock stars pour l' Afrique ?
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Merci Mr BUSH pour votre intervention !
» Merci pour le contribuable !
» Bravo pour ce nouveau forum
» Proposition de partenariat pour une FAQ francophone
» Nouvelle équipe pour les competitions

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SAINTS FORUM :: Welcome with the french-speakers :: Actualités diverses-
Sauter vers: